Petite fille timide et solitaire, ses compagnons s’appellent Georges (Brassens), Jacques (Brel), Edith (Piaf), Maxime (Le forestier)…
Ils lui racontent le monde. Il y a aussi les cousins d’ailleurs, plus festifs, organiques et libérateurs : John, Paul, Ringo, George, Cat (Stevens), Frank (Zappa), David (Bowie)… Jeune adulte elle se frotte au Théâtre, devient comédienne et se laisse envahir avec bonheur par des personnages tantôt excentriques, bêtes, drôles, fous, sexy, autoritaires… Elle joue au théâtre et dans des séries TV puis elle s’essaye à l’écriture. C’est sous la forme de chansons que son écriture s’exprime. Ça tombe bien elle aime chanter depuis toujours. L’autodérision petit à petit devient une seconde nature. Elle crée un concert poétique et drôle où elle fait découvrir ses « Chansons charnelles, bêtes et sérieuses ». Elle joue ce concert « tout-terrain » dans des lieux aussi variés qu’incongrus. Elle commence par répéter dans le métro : les gens l’écoutent, lui sourient, lui font des signes, des clins d’oeil, des demandes, des offrandes, lui chantent des chansons, lui racontent leur vie, l’invitent… lui transmettent leur énergie vibrante pour aller sur scène ! Alors elle se lance : des bars, des jardins, des appartements luxueux ou minuscules, un toit, des cuisines, une plage, des marchés, de nombreuses médiathèques dans le sud de la France, des festivals, des centres d’animations, des salles de concerts… En chemin, sa fantaisie rencontre celle des Sea Girls, qui l’invitent encore plus à faire le pont entre le théâtre et la chanson. Elle partage leur vie en tournée sur deux spectacles et quelques années, se fondant dans cet univers déjanté et divertissant.
L’idée d’un nouveau solo « Piaf, Frehel, Damia et moi » lui vient en échangeant avec Ludovic Huart, directeur du Théâtre de la Grande Ourse à Fumay dans les Ardennes. Ils ont fait le lien entre les trois femmes, leur indépendance, leurs vies entre ombre et lumière… Fan de Piaf depuis toujours, Livane découvre Damia et Frehel et se passionne pour leurs destins croisés et leurs vies étonnantes. Elle prend plaisir à chanter une autre époque et des mots qui ne sont pas les siens. « Piaf, Frehel Damia et moi » a été créé au Théâtre de la Grande Ourse après une résidence sous le regard de metteur en scène de Ludovic. A sa façon Livane rend hommage à ces étoiles, avec parfois une touche « d’humour de camionneur » qu’elle a en commun avec Les Sea Girls.
Puis vient « Dans le coeur de Georges » qu’elle élabore avec Xavier Berlioz son complice et metteur-en-scène. Ce qui lui donne envie de faire ce spectacle c’est la vie de Georges, sa bonté, son extrême originalité et sa formidable histoire d’amour avec Joha. Leur façon de vivre ensemble, les chansons qu’il a écrites pour elle…
Brassens pour Livane, c’est son enfance, son oncle Patrice. Elle l’aimait car il s’intéressait à elle, il lui parlait comme à une enfant alors que ses parents étaient de grands adolescents faisant leurs expériences de la vie. Les enfants ne les intéressaient pas. C’était merveilleux de passer du temps avec son oncle, il lui parlait des étoiles, il lui montrait la grande ourse, il chantait des chansons, celles de Georges Brassens. Elle était fascinée par sa guitare, elle trouvait cela convivial, chaleureux, esthétique et super classe ! C’est à ce moment que le projet d’en jouer est né. Quand elle se retrouvais toute seule et qu’elle écoutait un disque elle avait l’impression que c’était son oncle, elle retrouvait un peu de ce réconfort, cette voix chaleureuse et amicale.
Elle trouve que Georges Brassens est humaniste et féministe. Il est féministe notamment quand il trouve la femme qui vieillit toujours aussi belle, quand il ne veut pas que la dame de ses pensées devienne sa cuisinière, quand il se préoccupe de savoir si les femmes prennent du plaisir en baisant… Livane est fière de porter sa parole car la femme n’est pas née pour être au service de l’homme. Encore aujourd’hui ce n’est pas une évidence pour certains, et même certaines…